14 juin, 2013

Anti-Atlas

Cette expédition à été faite dans l’Anti-Atlas, en compagnie de mes chers(e)s professeur(e)s (S. Fahd et J.C. Brito) ainsi que d’autres amis et collègues de CIBIO (Ferreira Silva T.L., Martinez-Fereiria F., Bolesław Boratyński Z., Paolo Jorge de A.D.P. et De Sousa Santos e Andrade Leite J.V.), CDB-Habitat (Abaigar Ancín T., une spécialiste de haute gamme des angulés, les Gazelles en particuliers), Paco de la Faculté de Madrid et García Cardenete L., un homme de terrain, naturaliste et herpétologues et très bon connaisseur sur la faune du Maroc. J’en profite aussi par ce rapport à les remercier, en particulier mes professeurs qui m’ont invité pour cette expertise afin de découvrir un autre monde de paysages, de faune et flore du ces contrés, ainsi pour les moments inoubliables que j’ai passé durant les dix jours de cette compagne!

Notre but était de découvrir des zones désertiques au sud de l’Anti-Atlas, aux confins algériens, les moins prospectées par les herpétologues/naturalistes marocains et étrangers. Dans cette immensité aride couverte de sable, des ergs (désormais rare au Maroc) et des regs (et/ou Hamada), parsemés par des vielles montagnes de l’Anti-Atlas, creusées de part et d’autre par des Oueds qui alimentent quelques belles Oasis, là où la vie se manifeste. 

Les premiers arrêts ont été faits sur Oued Darâa (la rivière sans fin), surtout près de l’embouchure, à la recherche des amphibiens, reptiles, odonates et micromammifères. Une zone particulièrement intéressante en raison de l’affinité macaronésienne de leur biodiversité, surtout la végétation. Les pluies sont abondantes et les températures sont douces qui caractérisent les îles océaniques de Madère et des Canaries, également couvrent quelques régions su Sahara Atlantique marocaine, en permettant la présence des populations isolées d'espèces typiques de l'Afrique sub-saharienne, comme le cobra égyptien (Naja Haje) et la vipère heurtante (Bitis arietans). Probablement, ces espèces ont pu coloniser la plupart du Sahara durant les phases les plus humides, mais quand les périodes sèches ont été imposées, ces espèces persistent dans des refuges où les conditions climatiques favorables ont enduré. En dépit de leur caractère relique et vulnérables, ces serpents sont capturés en grand nombre pour des spectacles exotiques sur la place Jamaâ El-Fna de Marrakech. Plusieurs taxa (espèces et sous-espèces) endémiques se trouvent également dans cette région, comme l'euphorbe (Euphorbia officinarum officinarum) et l'arganier (Argania spinosa), un arbre qui atteint facilement une hauteur de 10 m. Autres espèces endémiques sont présentes comprennent également les Acanthodactyles-panthère (Acanthodactylus busacki), L'Autour sombre (Melierax metabates) et l’Écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus). Enfin, le dragonnier des Canaries (Dracaena draco) qui a longtemps été considéré comme un endémique des îles de la Macaronésie (à l’exception des Azores), jusqu’à il a été découvert en 1996 dans les pentes abruptes du Djebel Imzi, dans l'ouest de l'Anti-Atlas. Notre dragonnier est une sous-espèce distincte (Dracaena draco ajgal). Dans l'ouest de l'Anti-Atlas. Ont peux observées également d’autres espèces remarquables ; tels que le lièvre, le porc-épic, deux espèces de tortues (Mauremys leprosea et Testudo graeca), les outardes, le Perdrix gambra, la Caille, et les oiseaux migrateurs qui la visitent durant leur long périple (cigognes blanches, tourterelles des bois, cailles migratrices…).

D’autres zones d’intérêts en quelques mots :

Le Lac Iriki (Parc National d’Iriki).

Le Parc National d’lriki occupe l’espace entre Foum-Zguid et Mhamid. Créer pour son célèbre Lac Iriki, une zone humide temporaire, constitue un lieu d’escale et d’hivernage de nombreux oiseaux d’eaux migrateurs (flamant rose, foulques…) ce qui confère au parc un caractère écologique important. Iriki était avant leur assèchement par la construction du barrage Manssour Eddahbi (sur Oued Draa prés d’Ouarzazate) parmi les seuls sites de reproduction du Canard pilet et du Flamant rose au Maroc. La réhabilitation de cette zone humide est l’un des principaux objectifs de la création du parc !

C’est une steppe rarement arborée, une savane d’Acacias et des milieux sablonneux couverts de tamaris représentent les habitats de l’hyène, de quelques mouflons éperdus, de l’Outarde houbara (Chlamydotis undulata) pourchassée et surchassée et de la Ganga de Lichtenstein (Pterocles lichtensteinii) qui est une espèce très rare au Maroc et dont son habitat est plus menacé par le tourisme d’aventure. Le Renard famélique (Vulpes rueppellii), dont l’aire est strictement saharienne, fait l’objet de quelques signalements de cet habitat. Le Fennec (Vulpes zerda) et la Zorille du désert (Ictonyx libyca) semblent s’y maintenir, mais le premier ayant la sympathie des visiteurs étrangers, il est outrancièrement dérangé. La Gazelle dorcas (Gazella dorcas), semble relativement abondante surtout aux confins des zones interdites par la présence des militaires et près de la ceinture frontalière avec l’Algérie. Les traces du Varan du désert (Varanus griseus) ne sont pas rares dans cette région ainsi que d’autres espèces de reptiles comme le Fouette-queue (Uromastyx nigriventris), l’Agame changeante (Trapelus boehmei), certains Geckos, quelques Couleuvres (Spalerosophis dolichospilus, Rhagerhis moilensis et Psammophis schokari), la Vipère à cornes (Cerastes cerastes) ainsi que celle de l’erg (Cerastes vipera) sont bien présentes.

Les Oasis de l’Anti-Atlas (carte).

Au cœur de la moyenne Vallée du Darâa, plusieurs Oasis présahariennes sont présentes, ressemblant beaucoup à ceux entre les Atlas (Anti-Atlas et le Haut-Atlas). C’est un écosystème de palmeraie particulier, très riche en faune et flore, influencé par la présence de l’eau d’écoulement descendus des montagnes ou de rares sources phréatique. Selon les travaux de F. Cuzin, plusieurs espèces de Mammifères ont pu être recensées dans les habitats avoisinants de ces oasis, dont les plus remarquables sont : la Genette, le Ratel, la Zorille, le Renard famélique, le Porc-épic, le Rat épineux, l’Écureuil de Barbarie et la Pipistrelle de Rüppell. Pour les oiseaux nicheurs : la Tadorne casarca, l’Aigle de Bonelli, le Percnoptère d’Égypte, le Faucon de Barbarie, le Faucon lanier, l’Outarde houbara, le Courvite isabelle, le Ganga de Lichtenstein, le Ganga tacheté, le Ganga couronné, le Hibou Grand-duc ascalaphe, le Sirli du désert, le Merle bleu, le Traquet deuil, le Merle noir, le Cratérope fauve, etc. plusieurs espèces de reptiles sont présentes (Bons et Geniez 1996 ; Geniez et al., 2003) : la Couleuvre vipérine et l’Émyde lépreuse, la Tarente du Maroc, la Tarente du Hoggar, le Gecko à paupières épineuses, le Varan du désert, l’Érémias de Pasteur, l’Érémias à points rouges, le Cobra, le Serpent-chat d’Afrique du Nord, le Crapaud de Brongersmai et quelques autres. Les odonates sont bien présent dans ces oasis, ont trouve également selon le travail de Jacquemin G. et J.-P. Boudot (1999) ainsi que le dernier Atlas sur les Odonates du Paléarctique (Boudot et al. 2009) : Orthetrum chrysostigma, Trithemis kirbyi, Onychogomphus costae, Ischnura saharensis, Trithemis annulata et d’autres.


Carte des Oasis du Maroc

Photos :

Euphorbia echinus

Amietophrynus mauritanicus

Ischnura saharensis

Orthetrum chrysostigma femelle

Hottentota gentili 

Hottentota gentili 

Bufotes boulengeri

Lycaena phlaeas

Euphorbia regis-jubae

Acanthodactylus boskianus

Agrobate roux (Cercotrichus galactotes)

Trithemis kirbyi mâle

Orthetrum chrysostigma femelle

Pelophylax saharicus

Orthetrum chrysostigma

Mesalina guttulata

Oenanthe deserti

Tropiocolotes algericus

Pterocles senegallus en vol

Tadorne casarca, Oued Darâa, Anti Atlas.

Rhagerhis moilensis

Drôle de chèvre sur l'Acacia

Onychogomphus costae femelle


Natrix maura

Trapelus boehmei

Cerastes cerastes

Dune de sable près du Lac Iriki

Pterocles lichtensteinii

Orthetrum chrysostigma mâle

Cratérope fauve
Pelophylax saharicus

Ischnura saharensis femelle

Trithemis annulata femelle

Orthetrum chrysostigma mâle immature


Spalerosophis dolichospilus


Stenodactylus mauritanicus

Eusparassus sp.

Corbeau brun

Trapelus boehmei

Acanthodactylus dumerili

Nomades près de Erfoud, Anti-Atlas, Maroc


finalement une femelle de Gobemouche à collier ? notant, que les femelles des 3 espèces de Ficedula qui se rencontrent au Maroc (Gobemouches à collier, noir et de l’Atlas) sont très difficiles à les séparés.


Bibliographie

Bons, J. & Geniez, P. 1996. Amphibiens et reptiles du Maroc (Sahara Occidental compris). Atlas Biogéographique. Asociacion Herpetologica Espanola, Barcelone 319 p.
Boudot, J.-P., V.J. Kalkman, M. Azpilicueta Amorín, T. Bogdanović, T.A. Cordero Rivera, G. Degabriele, J.-L. Dommanget, S. Ferreira, B. Garrigós, M. Jović, M. Kotarac, W. Lopau, M. Marinov, N. Mihoković, E. Riservato, B. Samraoui & W. Schneider, 2009. Atlas of the Odonata of the Mediterranean and North Africa. Libellula Supplement 9, 256 p.
Cuzin, F., 2003.  Les grands mammifères du Maroc méridional (Haut Atlas, Anti Atlas et Sahara). Distribution, écologie et conservation : Thèse de Doctorat de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Montpellier). 348 p.
Geniez, P., Mateo, J.A., Geniez, M. & Pether, J. 2004. The amphibians and reptiles of the Western Sahara (former Spanish Sahara) and adjacent regions. Edition Chimaira, Frankfurt 228 p.
Jacquemin, G. & Boudot, J.-P. 1999. Les Libellules (Odonates) du Maroc. Société Française d'Odonatologie Bois-D'Arcy, 150 p.

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