Cette expédition à été faite dans l’Anti-Atlas, en compagnie de mes
chers(e)s professeur(e)s (S. Fahd et J.C. Brito) ainsi que d’autres amis et
collègues de CIBIO (Ferreira Silva T.L., Martinez-Fereiria F., Bolesław Boratyński Z., Paolo
Jorge de A.D.P. et De Sousa Santos e Andrade Leite J.V.), CDB-Habitat (Abaigar Ancín T., une spécialiste de haute gamme des
angulés, les Gazelles en particuliers), Paco de la Faculté de Madrid et García Cardenete L., un homme de
terrain, naturaliste et herpétologues et très bon connaisseur sur la faune du
Maroc. J’en profite aussi par ce rapport à les
remercier, en particulier mes professeurs qui m’ont invité pour cette
expertise afin de découvrir un autre monde de paysages, de faune et flore du ces
contrés, ainsi pour les moments inoubliables que j’ai passé durant les dix
jours de cette compagne!
Notre but était
de découvrir des zones désertiques au sud de l’Anti-Atlas, aux confins
algériens, les moins prospectées par les herpétologues/naturalistes marocains
et étrangers. Dans cette immensité aride couverte de sable, des ergs (désormais
rare au Maroc) et des regs (et/ou Hamada), parsemés par des vielles montagnes
de l’Anti-Atlas, creusées de part et d’autre par des Oueds qui alimentent quelques
belles Oasis, là où la vie se manifeste.
Les premiers
arrêts ont été faits sur Oued Darâa (la rivière sans fin), surtout près de
l’embouchure, à la recherche des amphibiens, reptiles, odonates et
micromammifères. Une zone particulièrement intéressante en raison de l’affinité
macaronésienne de leur biodiversité, surtout la végétation. Les pluies sont
abondantes et les températures sont douces qui caractérisent les îles
océaniques de Madère et des Canaries, également couvrent quelques régions su
Sahara Atlantique marocaine, en permettant la présence des populations isolées
d'espèces typiques de l'Afrique sub-saharienne, comme le cobra égyptien (Naja
Haje) et la vipère heurtante (Bitis arietans). Probablement, ces
espèces ont pu coloniser la plupart du Sahara durant les phases les plus
humides, mais quand les périodes sèches ont été imposées, ces espèces
persistent dans des refuges où les conditions climatiques favorables ont
enduré. En dépit de leur caractère relique et vulnérables, ces serpents sont
capturés en grand nombre pour des spectacles exotiques sur la place Jamaâ El-Fna
de Marrakech. Plusieurs taxa (espèces et sous-espèces) endémiques se trouvent
également dans cette région, comme l'euphorbe (Euphorbia officinarum officinarum)
et l'arganier (Argania spinosa), un arbre qui atteint facilement une
hauteur de 10 m. Autres espèces endémiques sont présentes comprennent également
les Acanthodactyles-panthère (Acanthodactylus busacki), L'Autour sombre
(Melierax metabates) et l’Écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus).
Enfin, le dragonnier des Canaries (Dracaena draco) qui a longtemps été
considéré comme un endémique des îles de la Macaronésie (à l’exception des
Azores), jusqu’à il a été découvert en 1996 dans les pentes abruptes du Djebel
Imzi, dans l'ouest de l'Anti-Atlas. Notre dragonnier est une sous-espèce
distincte (Dracaena draco ajgal). Dans l'ouest de l'Anti-Atlas. Ont peux
observées également d’autres espèces remarquables ; tels que le lièvre, le
porc-épic, deux espèces de tortues (Mauremys leprosea et Testudo
graeca), les
outardes, le Perdrix gambra, la Caille, et les oiseaux migrateurs qui la
visitent durant leur long périple (cigognes blanches, tourterelles des bois,
cailles migratrices…).
D’autres zones
d’intérêts en quelques mots :
Le Lac
Iriki (Parc National d’Iriki).
Le Parc
National d’lriki occupe l’espace entre Foum-Zguid et Mhamid. Créer pour son
célèbre Lac Iriki, une zone humide temporaire, constitue un lieu d’escale et
d’hivernage de nombreux oiseaux d’eaux migrateurs (flamant rose, foulques…) ce
qui confère au parc un caractère écologique important. Iriki était avant leur
assèchement par la construction du barrage Manssour Eddahbi (sur Oued Draa prés
d’Ouarzazate) parmi les seuls sites de reproduction du Canard pilet et du
Flamant rose au Maroc. La réhabilitation de cette zone humide est l’un des
principaux objectifs de la création du parc !
C’est une
steppe rarement arborée, une savane d’Acacias et des milieux sablonneux
couverts de tamaris représentent les habitats de l’hyène, de quelques mouflons
éperdus, de l’Outarde houbara (Chlamydotis undulata) pourchassée et
surchassée et de la Ganga de Lichtenstein (Pterocles lichtensteinii) qui
est une espèce très rare au Maroc et dont son habitat est plus menacé par le
tourisme d’aventure. Le Renard famélique (Vulpes rueppellii), dont
l’aire est strictement saharienne, fait l’objet de quelques signalements de cet
habitat. Le Fennec (Vulpes zerda) et la Zorille du désert (Ictonyx
libyca) semblent s’y maintenir, mais le premier ayant la sympathie des
visiteurs étrangers, il est outrancièrement dérangé. La Gazelle dorcas (Gazella
dorcas), semble relativement abondante surtout aux confins des zones
interdites par la présence des militaires et près de la ceinture frontalière
avec l’Algérie. Les traces du Varan du désert (Varanus griseus) ne sont
pas rares dans cette région ainsi que d’autres espèces de reptiles comme le
Fouette-queue (Uromastyx nigriventris), l’Agame changeante (Trapelus
boehmei), certains Geckos, quelques Couleuvres (Spalerosophis dolichospilus,
Rhagerhis moilensis et Psammophis schokari), la Vipère à cornes (Cerastes
cerastes) ainsi que celle de l’erg (Cerastes vipera) sont bien
présentes.
Les Oasis de
l’Anti-Atlas (carte).
Au cœur de la
moyenne Vallée du Darâa, plusieurs Oasis présahariennes sont présentes, ressemblant
beaucoup à ceux entre les Atlas (Anti-Atlas et le Haut-Atlas). C’est un
écosystème de palmeraie particulier, très riche en faune et flore, influencé
par la présence de l’eau d’écoulement descendus des montagnes ou de rares sources
phréatique. Selon
les travaux de F. Cuzin, plusieurs espèces de Mammifères ont pu être recensées dans
les habitats avoisinants de ces oasis, dont les plus remarquables sont :
la Genette, le Ratel, la Zorille, le Renard famélique, le Porc-épic, le Rat
épineux, l’Écureuil de Barbarie et la Pipistrelle de Rüppell. Pour les oiseaux
nicheurs : la Tadorne casarca, l’Aigle de Bonelli, le Percnoptère d’Égypte, le
Faucon de Barbarie, le Faucon lanier, l’Outarde houbara, le Courvite isabelle,
le Ganga de Lichtenstein, le Ganga tacheté, le Ganga couronné, le Hibou
Grand-duc ascalaphe, le Sirli du désert, le Merle bleu, le Traquet deuil, le
Merle noir, le Cratérope fauve, etc. plusieurs espèces de reptiles sont
présentes (Bons et Geniez 1996 ; Geniez et al., 2003) : la Couleuvre
vipérine et l’Émyde lépreuse, la Tarente du Maroc, la Tarente du Hoggar, le
Gecko à paupières épineuses, le Varan du désert, l’Érémias de Pasteur,
l’Érémias à points rouges, le Cobra, le Serpent-chat d’Afrique du Nord, le
Crapaud de Brongersmai et quelques autres. Les odonates sont bien présent dans
ces oasis, ont trouve également selon le travail de Jacquemin G. et J.-P. Boudot (1999) ainsi que le dernier Atlas sur les Odonates du Paléarctique (Boudot et al.
2009) : Orthetrum chrysostigma, Trithemis kirbyi, Onychogomphus costae,
Ischnura saharensis, Trithemis annulata et d’autres.
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Carte des Oasis du Maroc |
Photos :
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Euphorbia echinus |
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Amietophrynus mauritanicus
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Ischnura saharensis |
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Orthetrum chrysostigma femelle |
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Hottentota gentili |
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Hottentota gentili |
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Bufotes boulengeri |
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Euphorbia regis-jubae |
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Acanthodactylus boskianus |
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Agrobate roux (Cercotrichus galactotes) |
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Trithemis kirbyi mâle |
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Orthetrum chrysostigma femelle |
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Pelophylax saharicus |
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Orthetrum chrysostigma |
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Mesalina guttulata |
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Oenanthe deserti |
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Tropiocolotes algericus |
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Pterocles senegallus en vol |
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Tadorne casarca, Oued Darâa, Anti Atlas. |
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Rhagerhis moilensis |
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Drôle de chèvre sur l'Acacia
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Onychogomphus costae femelle |
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Natrix maura |
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Trapelus boehmei |
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Cerastes cerastes |
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Dune de sable près du Lac Iriki |
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Pterocles lichtensteinii |
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Orthetrum chrysostigma mâle |
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Cratérope fauve |
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Pelophylax saharicus |
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Ischnura saharensis femelle |
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Trithemis annulata femelle |
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Orthetrum chrysostigma mâle immature |
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Spalerosophis dolichospilus
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Stenodactylus
mauritanicus
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Eusparassus sp. |
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Corbeau brun |
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Trapelus boehmei |
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Acanthodactylus dumerili |
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Nomades près de Erfoud, Anti-Atlas, Maroc |
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finalement une femelle de Gobemouche à collier ? notant,
que les femelles des 3 espèces de Ficedula qui se rencontrent au Maroc
(Gobemouches à collier, noir et de l’Atlas) sont très difficiles à les séparés.
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Bibliographie
Bons, J. & Geniez, P. 1996.
Amphibiens et reptiles du Maroc (Sahara Occidental compris). Atlas
Biogéographique. Asociacion Herpetologica Espanola, Barcelone 319 p.
Boudot, J.-P., V.J. Kalkman, M. Azpilicueta
Amorín, T. Bogdanović, T.A. Cordero Rivera, G. Degabriele, J.-L. Dommanget, S.
Ferreira, B. Garrigós, M. Jović, M. Kotarac, W. Lopau, M. Marinov, N.
Mihoković, E. Riservato, B. Samraoui & W. Schneider, 2009. Atlas of the Odonata of the Mediterranean
and North Africa. Libellula Supplement 9,
256 p.
Cuzin, F., 2003. Les grands mammifères du Maroc méridional
(Haut Atlas, Anti Atlas et Sahara). Distribution, écologie et conservation :
Thèse de Doctorat de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Montpellier). 348 p.
Geniez, P., Mateo, J.A., Geniez, M. &
Pether, J. 2004. The amphibians and reptiles of the Western Sahara (former
Spanish Sahara) and adjacent regions. Edition Chimaira,
Frankfurt 228 p.
Jacquemin, G. & Boudot,
J.-P. 1999. Les Libellules (Odonates) du Maroc. Société Française d'Odonatologie
Bois-D'Arcy, 150 p.